L’utilisation d’Ozempic (antagoniste GLP-1 : médicament prescrit pour les diabétiques de type 2 obèses) pour la perte de poids, a reçu beaucoup de critique de la part de la communauté scientifique dans le monde.

La prescription des médicaments agonistes du peptide-1 de type glucagon (GLP-1) se fait pour les diabétiques de type 2 et d’obésité. Depuis près de 20 ans dans les Etats Unis. L’homologation aux USA des GLP-1 par Food and Drug Administration pour la première fois était en 2005.

Depuis, quelques études à long terme ont vu le jour évaluant les avantages de cette molécule et ses risques, ainsi que son potentiel pour d’autres utilisations.

Le glucagon est une hormone libérée par les îlots de Langerhans dans le pancréas, et joue un rôle important dans le maintien de l’équilibre des niveaux de sucre dans le corps.

Lorsque la glycémie augmente, le glucagon se lie à un récepteur spécifique à la surface des cellules bêta du pancréas, les incitant à libérer de l’insuline pour convertir le sucre dans le sang et stocker l’excès de glucose en glycogène.

Le diabète de type 2 survient quand le corps ne peut pas produire suffisamment d’insuline ou quand les cellules ne sont pas sensibles à l’insuline.

Ce même récepteur sur les cellules bêta pancréatiques est lié à une autre hormone appelée peptide de type glucagon. Le peptide de type glucagon est libéré par les intestins quelques minutes après avoir mangé.

Les chercheurs pensaient initialement que cette hormone n’affectait que la libération d’insuline. Mais d’autres recherches ont montré que sa présence :

  • Augmente l’absorption de glucose ;
  • Augmente la synthèse de glycogène dans les cellules ;
  • retarde la vidange gastrique ;
  • Augmente la sensation de satiété après avoir mangé.

Les niveaux de glucagon sont plus faibles en présence de peptide de type glucagon.

GLP-1 : traitement pour diabétiques type 2

Les agonistes du GLP-1 sont des médicaments développés pour agir de manière analogue au peptide de type glucagon. Ils se lient au même récepteur sur les cellules bêta pancréatiques, ils augmentent la libération d’insuline.

Cela améliore le métabolisme du glucose et donc la glycémie chez les personnes atteintes de diabète de type 2.

GLP-1 en Algérie : Liraglutide / Victoza

Ce médicament est pris sous forme d’injection. La seule molécule disponible en Algérie à ce jour est la Liraglutide (Victoza), et produite par le laboratoire Novo Nordisk.
Les récepteurs GLP-1 sont également présents dans l’hypothalamus, une région du cerveau impliquée dans :

  • La régulation de l’apport alimentaire ;
  • L’équilibre énergétique.

L’activation de ces récepteurs peut réduire l’apport calorique entraînant une perte de poids.

La perte de poids obtenue grâce à l’utilisation du médicament améliore aussi les résultats pour les diabétiques de type 2. Ce qui signifie qu’il s’agit d’un effet secondaire souhaitable pour ce groupe de patients.

Cependant, le médicament n’est actuellement pas autorisé à traiter l’obésité par la Food and Drug Administration aux États-Unis. Mais il est parfois prescrit hors AMM à cette fin. Le médicament n’est pas sans effets secondaires potentiels, notamment des troubles gastriques.

De plus, un avertissement émis par la Food and Drug Administrationle, le 31 mai 2023 souligne qu’aux États-Unis :

“il n’existe pas de versions génériques approuvées du médicaments”.
Les versions modifiées de la formulation originale de ces médicaments peuvent circuler sur le marché et sont susceptibles de provoquer divers effets secondaires. Car il ne contiennent pas les mêmes ingrédients actifs approuvés par le FDA. Les gens devraient éviter l’achat de ces composés.

GLP-1 : Traitement de l’obésité et le risque de cancer

Bien que certaines personnes utilisent des agonistes du GLP-1 pour perdre du poids. Ce n’est peut-être pas le seul effet secondaire bénéfique de ce groupe de médicaments.

Les personnes obèses sont plus susceptibles de développer un cance. Bien que les mécanismes qui de développement de cancer soient nombreux et sujets à débats. Cela peut être dû en partie au fait que les personnes obèses ont plus de cellules dans leur corps qui peuvent devenir cancéreuses.

Il a été démontré que la perte de poids réduit le risque global de cancer.

Une seconde raison pour laquelle les personnes obèses pourraient être plus susceptibles de développer un cancer est :

Ces cellules sont indispensables pour détecter et détruire les cellules tumorales. Des preuves existent depuis 2010 montrant que l’obésité perturbe la capacité des cellules tueuses naturelles à le faire. Ce qui augmente le risque de développement de cancers.

Une étude réalisée en 2018 a démontré que cela était lié à l’accumulation de lipides dans les cellules tueuses naturelles.

Cette année, une petite étude portant sur 20 personnes obèses publiée dans la revue Obesity a suggéré que :

  • Le traitement médicamenteux au GLP-1 restaure les bienfaits anti-tumoraux des cellules tueuses naturelles des personnes obèses. Et ce indépendamment d’une réduction de poids. Cependant, l’étude n’a pas montré de réduction du risque de cancer chez les patients.

GLP-1 et le risque de cancer ?

La FDA (US) inclut actuellement un avertissement sur le médicament, indiquant un lien au cancer médullaire de la thyroïde. Et que le médicament ne peut pas être utilisé chez les personnes ayant des antécédents familiaux de ce cancer.

Une étude montre une augmentation du risque de cancer de la thyroïde de 58% chez les utilisateurs des GLP-1 pendant 1 à 3 ans. Et une augmentation de 78 % du risque de cancer médullaire de la thyroïde.

Une autre étude observationnelle a examiné les données recueillies entre 2004 et 2021, et a conclue :

  • L’absence d’augmentation globale du risque de tumeurs chez les patients.

Cependant, les données suggèrent qu’il y avait un risque accru de certains cancers. Notamment le cancer de la thyroïde, chez les personnes qui utilise le médicament GLP-1.

Les auteurs soulève l’incertitude quant à la cause du risque accru de cancer de la thyroïde, Il peut résulter de :

  • L’utilisation de médicaments GLP-1
  • Potentiellement, de l’association GLP-1 avec les inhibiteurs de la dipeptidyl-peptidase IV (DPP4i), fréquemment prescrits aux diabétiques de type 2.

Médicaments GLP-1 et risque cardiovasculaire

Le diabète de type 2 augmente le risque cardiovasculaire, et est associé aux lésions des capillaires (petits vaisseaux sanguins). Les capillaires sont endommagés par une glycémie élevée prolongée entraînant des complications. Un exemple de complication est la rétinopathie diabétique, qui peut entrainer la cécité.

Les maladies cardiaques sont deux fois plus susceptibles de survenir chez les diabétiques de type 2. Et le risque augmente avec la durée de la maladie. Source : centre de contrôle des maladies et de la prévention.

Un meilleur contrôle de la glycémie chez les diabétiques de type 2 peut améliorer la santé cardiovasculaire et limiter les lésions capillaires.

Des recherches publiées dans le New England Journal of Medicine montre que, dans une cohorte du Royaume-Uni, un contrôle rigoureux de la glycémie à l’aide d’autres médicaments contre le diabète améliorait les taux de mortalité cardiovasculaire, en diminuant le risque de crise cardiaque sur une période de 10 ans.

En mai 2023, une étude publiée dans les Annals of Internal Medicine montre que le risque d’insuffisance cardiaque et d’hospitalisation pour des événements cardiaques majeurs, tels qu’une crise cardiaque et un accident vasculaire cérébral, était plus faible chez les personnes ayant reçu des médicaments GLP-1, par rapport à d’autres médicaments hypoglycémiants.

Ce qui n’a pas été établi dans cette étude, c’est dans quelle mesure les résultats étaient attribuables à la perte de poids plutôt qu’à un meilleur contrôle de la glycémie. Néanmoins, les résultats ont conduit certains experts à suggérer que l’utilisation de médicaments hypoglycémiants devrait être davantage envisagée pour les personnes à risque de maladie cardiovasculaire.

Médicaments GLP-1 et Alzheimer

L’obésité et le diabète de type 2 sont tous deux liés au développement de la maladie d’Alzheimer – l’obésité plus fortement. Une étude de 2020 sur une cohorte de plus de 6 500 personnes en Angleterre montre que l’obésité et un tour de taille élevé étaient tous deux liés à un taux plus élevé de maladie d’Alzheimer.

Le lien entre le diabète de type 2, les médicaments pour traiter le diabète et le risque d’Alzheimer est complexe. En partie, parce que la glycémie étroitement contrôlée augment le risque de troubles cognitifs. Ce risque est dû à de faibles niveaux de sucre atteignant une partie du cerveau appelée l’hippocampe.

Cependant, récemment, certaines recherches sont apparues suggérant que le traitement au GLP-1 peut aider à réduire l’accumulation de protéine amyloïde dans l’hippocampe, dont la présence est censée contribuer au développement des symptômes de la maladie d’Alzheimer.

Cette étude n’a pas étudié la possibilité que le traitement au GLP-1 réduise le risque de développer la maladie d’Alzheimer en raison d’autres actions, telles que la réduction de l’inflammation, qui contribuerait également au développement de la maladie d’Alzheimer.

Recherches futures nécessaires sur les agonistes du GLP-1

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour élargir la compréhension des groupes de patients au-delà des groupes existants qui peuvent bénéficier de l’utilisation des médicaments GLP-1. Plus précisément, il est nécessaire d’étudier les effets à long terme de ces médicaments chez les personnes non diabétiques, car les données existantes se concentrent principalement sur les patients diabétiques.

“Déterminer la durée d’utilisation des médicaments GLP-1 une fois qu’un patient atteint son poids cible est un autre domaine d’étude important. Il est crucial d’explorer des stratégies pour empêcher la reprise de poids après l’arrêt du médicament.

Il fallait examiner de plus près les risques associés à ces médicaments, afin de développer une compréhension globale de leurs avantages Vs risques.

Laissez un commentaire